A ce stade, très amont de la définition du programme, les études de conception du futur campus n’ont pas encore été réalisées. Il est donc encore difficile d’évaluer finement les impacts du projet, tant sur son contexte urbain que sur l’environnement. Les éléments décrits ci-dessous font état des connaissances actuelles.  Ils précisent, lorsque c’est le cas, les études prévues ou déjà lancées qui permettront d’identifier et d’affiner la connaissance des impacts du programme.

 

Informer les citoyens sur le numérique pour la santé

PariSanté Campus  sera résolument ouvert sur l’extérieur, avec l’ambition de répondre au double objectif de démocratie sanitaire et de pédagogie scientifique. La crise liée à la COVID-19 a démontré l’intérêt des citoyens pour les grands enjeux liés à leur santé, la recherche biomédicale, tout comme l’utilisation des données de santé, s’est retrouvée très rapidement au centre des discussions. Mais la crise sanitaire a également rappelé l’importance de diffuser des informations fiables et de doter les citoyens d’outils de décryptage de la science « en train de se faire ». Doté d’un centre de conférences, d’une maison des associations et des citoyens, et d’un guichet d’accueil des différentes agences sanitaires, le site deviendrait un outil essentiel d’interaction, d’apprentissage  et d’information citoyenne. Des conférences et activités de médiation  en numérique pour la santé seraient proposées, permettant d’assurer un lien direct avec la société civile sur les questions et sujets liés au numérique pour la santé. Il intègrerait aussi des parcours pour  les familles et les publics scolaires.

Préserver et valoriser le patrimoine historique

La réflexion patrimoniale sur le devenir de l'ancien Hôpital d'Instruction des Armées du Val-de-Grâce porte sur la préservation de l’intégrité du site historique et sur une restructuration du bâtiment existant. En effet, l’ambition de cette opération immobilière doit s’appuyer sur la prise en compte de la relation entre le site et son environnement et particulièrement celle qui doit s’établir entre le bâtiment restructuré et ses abords.

L’évolution de ce site remarquable doit intégrer les enjeux patrimoniaux, ceux-ci étant nombreux compte tenu de sa localisation exceptionnelle.

  • A l’échelle du site dans son intégralité, le projet devra veiller à respecter l’intégrité parcellaire et les limites historiques ;
  • A l’échelle du bâtiment, le projet prendra en compte le patrimoine bâti de l’édifice construit en 1979 et ses abords paysagers.

 

(Vue aérienne du site, 1970)

La co-visiblité du bâtiment hospitalier restructuré avec l’abbaye royale, située à proximité, est également un enjeu patrimonial majeur. Le maître d’ouvrage devra prendre en compte ce paramètre dans ses intentions d’aménagement, afin de conserver un environnement paysager cohérent.

Plusieurs études ont déjà été conduites pour cerner l’ensemble des enjeux patrimoniaux du site. Les premières recommandations patrimoniales pour le site sont les suivantes :

  • Conserver sans le dénaturer le volume du « monobloc » (bâtiment principal en forme de vertèbre) ;
  • Respecter la prédominance de hauteur de l’ancienne abbaye par rapport au monobloc ;
  • Conserver une séparation physique et un masque visuel entre l’ancienne abbaye et le monobloc ;
  • Traiter de manière qualitative l’aménagement paysager et renforcer l’étagement en cratère du jardin bas en périphérie du monobloc.

A ce stade, les modalités de transcription et de déclinaison du volet patrimoine dans le projet ne sont pas encore fixées. Toutefois, cet enjeu majeur sera intégré tout au long de l’élaboration du projet en particulier dans le cadre des différentes procédures d’autorisations administratives indispensables à la réalisation du projet.

Une ouverture du site sur la ville

Une réflexion urbaine a été menée et conclut à la pertinence d’ouvrir une partie du site du programme PariSanté Campus au public et de le dédier à un espace paysager. L’ouverture d’au moins une partie du site par la création d’un nouveau jardin public dans l’emprise de la parcelle permettrait de combler en partie le déficit en espaces verts dans le quartier.

Une étude relative à l’aménagement d’un nouveau jardin ouvert au public est par ailleurs engagée sur un périmètre de réflexion s’étendant aux jardins de l’abbaye dit « jardin haut ».

Ainsi, le Campus sera aussi un lieu de vie, avec un espace paysager qui se prêtera aux promenades, et aux loisirs. Enfin, la construction de logements destinés notamment aux étudiants et aux chercheurs internationaux est à l'étude.

La desserte du site confortée 

La desserte du site sera confortée. Les entrées et sorties seront maintenues sur le boulevard de Port-Royal. Des prescriptions pour l’organisation du site seront fournies au futur concessionnaire qui devra les intégrer lors des études de conception qu’il mènera. De plus, une étude de flux et de desserte du site est en cours pour alimenter le projet.

Les modes de déplacements doux, vélo et marche à pied notamment, font partie de la réflexion sur l’insertion du futur Campus dans le quartier. Le programme souhaite encourager ce type de déplacements par la mise à disposition de stationnements vélos.

A ce stade du projet, le maître d’ouvrage ne dispose d’aucune donnée chiffrée de l’impact du projet sur les aspects liés aux flux, aux déplacements et aux stationnements. Il est prévu la réalisation d’une étude de mobilité auprès d’un bureau d’études spécialisé. Cette étude intègrera également l’analyse des besoins en stationnement générés par le projet, ainsi que les réponses qu’il sera possible d’y apporter.

Les enjeux paysagers et de biodiversité

Le site du Val-de-Grâce présente une composition générant une surface importante d’espaces libres, précieuse dans un secteur de Paris qui en compte peu. L’aménagement et la gestion de ces espaces doit permettre de renforcer leur caractère naturel afin d’améliorer leurs rôles dans les trames vertes et de maintenir et développer la biodiversité. La parcelle est située en « zone urbaine des grands services urbains » (UGSU) du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la ville de Paris, et le projet est situé en secteur de renforcement du végétal : le projet devra préserver la pleine terre, et prévoir des aménagements végétalisés en toitures et terrasses ou sur des murs. Il devra également veiller au renforcement des différentes strates végétales (herbacée, arbustive et arborée) et à l’intégration d’espèces locales, non invasives, non allergènes. Par ailleurs, un relevé faune-flore réalisé par le bureau d’étude technique Biotope sur les quatre saisons et un bilan phytosanitaire  réalisé par Silvavenir sont en cours. Une étude phytosanitaire a également été établie par le ministère des Armées en février 2021 sur la partie historique du site. L’ensemble de ces études permettra de qualifier la connaissance des milieux existants, et de limiter ainsi l’impact du projet sur la biodiversité.

Les effets prévisionnels sur l’environnement naturel

Les sols

Le projet envisage des modifications structurelles du bâtiment existant pour en transformer la destination, ainsi que des extensions ou la création de bâtiments nouveaux. Des études de sols, géotechnique et pollution, sont en cours pour en caractériser les éléments techniques. De premières études ont mis en évidence que 44% de la surface de la parcelle est imperméable, il est envisagé de rendre perméable une partie de ces sols.

L’étude pollution permettra d’identifier les différents points de pollution éventuelle sur le site et de proposer des solutions adaptées pour la dépollution.

L’étude géotechnique permettra de :

  • Connaître la nature géologique du sol ;
  • Proposer des systèmes de fondations adaptés  ;
  • Estimer le niveau d’assise des fondations au droit du bâtiment existant, et ainsi identifier les contraintes d’implantation ;
  • Déterminer les risques liés à l’hydrogéologie du site et les potentiels risques d’instabilité liés aux carrières.

Ces études permettront in fine d’alimenter les études de programmation et de préciser les précautions à prendre durant les travaux.

 

Le climat                                                                                                                          

Le plan climat Air Energie de Paris fixe un certain nombre d’ambitions d’ici à 2050 afin d’atteindre la neutralité carbone à
travers la réduction drastique des émissions et consommation énergétiques, le recours à l’approvisionnement en énergies
renouvelables tout en valorisant les ressources au plus près des territoires.notamment en termes d’approvisionnement en énergie renouvelable et de performance énergétique.

Le projet devra ainsi notamment respecter les objectifs suivants :

  • Viser la neutralité énergétique ;
  • Approvisionnement en énergie renouvelable couvrant 60% des besoins en 2030 et 100% d’ici 2050 ;
  • Pour les bâtiments neufs : consommation réglementaire de 50 kWhep/ m²/ an, exigence E3C1 et les meilleurs standards de performance via une labellisation.

Par ailleurs, les surfaces neuves de l’opération seront soumises à la Règlementation Environnementale 2020 qui entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2022.

Par ailleurs, les surfaces rénovées du bâtiment seront soumises par anticipation au décret « tertiaire », la logique étant identique à la démarche appliquée en surfaces neuves : optimisation de la conception bioclimatique de l’enveloppe du bâtiment et limitation de la consommation d’énergie. L’urgence climatique incite à dépasser la réglementation existante globale et à tendre vers un niveau de performance proche d’un bâtiment neuf, c’est ce qui sera recherché sur le projet PariSanté Campus.

Pour atteindre ces différents objectifs, deux études complémentaires seront prochainement menées :

  • Une étude sur l’état énergétique et thermique du bâtiment
  • Une étude sur les possibilités alternatives d’approvisionnement énergétique du site

 

Le projet de restructuration de l’ancien Hôpital d’Instruction des Armées du Val-de-Grâce intègre les enjeux de lutte contre les îlots de chaleur urbain. Des études sur la perméabilité des sols, la végétation, les matériaux, la gestion des eaux, etc. sont engagées afin de satisfaire au confort thermique, en particulier d’été, pour les utilisateurs.

Le contrat de concession fixera les objectifs environnementaux du projet. Les candidats à la future concession devront donc répondre au niveau d’ambition exigé, en précisant les niveaux de performance attendus et leurs objectifs en termes d’amélioration du profil environnemental et de réduction des consommations énergétiques. Les études et diagnostics en cours doivent permettre de déterminer les objectifs de certification et de labellisation que devra atteindre le projet.

Dans le cadre de la conception du projet et des travaux qui en découleront, le recours à des matériaux biosourcés, à la récupération de matériaux pour limiter l’empreinte carbone du projet, sera également finement étudié.

 

Les effets prévisionnels sur l’environnement humain

Amiante et plomb

Les premiers résultats des diagnostics en cours de réalisation révèlent une présence d’amiante et de plomb relativement modérée en comparaison des bâtiments de la même époque, et compte-tenu des précédentes opérations de désamiantage menées par le Ministère des Armées.

Les conclusions de ces diagnostics permettront de préciser les premières modalités de retrait de ces polluants en toute sécurité lors des travaux de restructuration du site.

Les effets sur l’environnement acoustique

Une étude acoustique sera menée en vue de qualifier les nuisances sonores actuelles et d’orienter les études de conception du futur projet (implantation, matériaux utilisés, etc.). Les résultats permettront de définir les prescriptions acoustiques du projet.

Les effets sur la qualité de l’air

Concernant la qualité de l’air, des relevés in situ seront réalisés afin de connaître finement la situation existante et définir les prescriptions relatives à la qualité de l’air du projet qui seront intégrées au marché de concession.

 

Des retombées positives pour le quartier, l’économie et les citoyens

Le programme prévoit l’accueil d’environ 3 000 personnes (salariés, étudiants, enseignants, chercheurs, etc.), venant pour moitié de structures de recherche en santé publique et pour l’autre moitié de structures privées. L’installation de ce grand équipement participera à la dynamique économique du quartier et d’ouverture sur l’environnement immédiat.

Mais les effets du programme dépasseraient largement le quartier : l’ambition de PariSanté Campus est non seulement de donner à la France une place de leader dans le numérique en Santé, mais aussi d’avoir un impact positif fort sur la modernisation de son système de santé. Ce programme sera également créateur d’emplois.

Ces ambitions doivent être objectivées dans le cadre d’une évaluation socio-économique. En effet, l’investissement public nécessaire au programme dépassant 100 millions d’euros, une évaluation  socio-économique doit être menée et sera contre-expertisée sur la base des éléments transmis par le maître d’ouvrage. Il est prévu de transmettre l’évaluation socio-économique début 2022 au Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) qui aura la charge de nommer des experts pour mener une contre-expertise. Le SGPI rendra un avis au 1er semestre 2022.

L’évaluation socio-économique permettra également d’estimer les retombées en termes de création d’emplois directs, indirects et induits.

 

La phase chantier, les enjeux d’un chantier à faibles nuisances

Dans sa phase d’exécution de travaux, le maître d’ouvrage s’engage à mettre en place un chantier à faibles nuisances en vue de réduire et limiter ses impacts vis-à-vis des riverains et de l’environnement.

Pour ce faire, le maître d’ouvrage imposera, dans le cadre de la concession, l’élaboration d’une charte de chantier à faible nuisances afin d’organiser et de prévoir toutes les mesures à prendre pour limiter l’impact du chantier sur les riverains et l’environnement. Au travers de cette charte, il est prévu de limiter :

  • Les risques et les nuisances causés aux riverains du chantier (nuisances sonores, circulation générée par le chantier, poussières liées au chantier, etc.) ;
  • Les pollutions de proximité lors du chantier (sols, eaux de surface et souterraine, etc.) ;
  • Les nuisances sur la biodiversité locale (flore et faune présentes sur le site) ;
  • La quantité de déchets de chantier à travers le tri, réemploi et recyclage, etc.

À noter

Le marché qui se tient sur le boulevard de Port Royal trois fois par semaine constitue un élément important de l’environnement du futur Campus dont il sera tenu compte dans le programme. Le marché de Port-Royal sera donc maintenu et le maître d’ouvrage veillera à ce que l’activité de PariSanté Campus perturbe le moins possible l’activité des commerçants et des usagers de ce marché.